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Petit déjeuner avec Dominique Wavre - MIRABAUD

9h00
Dans la petite salle de l’espace presse, les journalistes s’installent, Dominique Wavre arrive, détendu, un café à la main – son troisième, donc « tout va bien ». Son sentiment à l’heure d’aujourd’hui est empreint de sérénité, l’équipe fait un super travail, la nourriture est à bord, il ne reste que des petits détails à régler, le bateau est prêt et pourrait partir dès demain. Il n’y a pas de stress, « ça se passe bien ».



Dans la préparation les jours avant le départ, c’est le team qui s’en occupe, l’essentiel est délégué à l’équipe qui est gérée par Michelle, sa femme. Dominique reste près du bateau tout de même, il a besoin d’être au courant de ce qu’il s’y fait, c’est l’une des clés pour réussir le Vendée, connaître parfaitement son bateau.

Pour cette édition le skipper est plus serein : en 2008 il était président des IMOCA, il devait gérer les problèmes notamment la collision du bateau d’Alex Thomson avec un bateau de pêche. Sans ces charges, il est « très zen ».

La préparation pour le Vendée Globe est plus importante que lors des éditions précédentes, pour toute la flotte. Les 20 bateaux ainsi que les teams sont mieux préparés, la flotte est plus compacte, plus homogène. Avec un regard rétrospectif, ce 4e Vendée Globe a changé, dans son environnement, « la dramaturgie est très différente », les préparations changent « la symbolique » de la course. C’est une « aventure avec des risques très patents », le renforcement de la sécurité était nécessaire. Dominique est conscient des choses, conscient de la sécurité : les situations variées qu’il a déjà affrontées sont donc plus faciles à gérer. D’autant plus que cette année, les skippers se sont concertés pour les plans de sauvetage, la réflexion en amont permet d’anticiper sur les problèmes qui pourraient survenir. Le danger ce sont, aujourd’hui davantage « les coups de chien » plus tellement les icebergs.

Le skipper en est à son 10e tour du monde dont 7 de bouclés, il dit ne pas s’en être vraiment rendu compte, il a « toujours regardé avant » et pas tellement ce qui été fait avant. C’est la passion et la motivation qui lui donne envie de repartir autour du monde. En 2000, cela avait été un peu spécial, les morts de l’édition de 96 avaient durci les critères de la jauge, le départ a donc été différent ; « et la mer est toujours aussi belle ! » ajoute Dominique en souriant.
Le Vendée globe est toujours pareil sauf l’organisation et la gestion de course qui ont évolués ; mais le public est toujours aussi fervent et passionné. Le passage du Cap Horn est quelque chose de mythique, il a « toujours la même émotion » et une petite pensée pour ceux qui sont passés avant. C’est quelque chose de fort : il ouvrira probablement une petite bouteille de rouge...
Quand on lui demande si l’expérience est altère ou non la motivation il répond qu’il est comme les bons profs, toujours faire mieux et vivre sa passion, c’est ce qui est intéressant. « On oublie les moments durs, il reste uniquement les bonnes choses. »
Sa vision du départ à J-3 : le volet technique est simple : lui et son team sont dans l’anticipation notamment avec les infos météo qui permettent d’envisager les 3-4 premiers jours de navigation. Concernant le volet personnel il y a beaucoup d’émotivités donc il se met dans une bulle dans les 36/48 heures avant le départ pour éviter de pomper toute son énergie dans les au-revoir. D’un côté, il s’agit d’un moment humainement très fort mais pompant en énergie. C’est différent à l’arrivée où le skipper peut profiter et être complètement ouvert aux autres.

Pour le départ, la stratégie n’est pas tout à fait établie: pas d’options de prises, il est trop tôt. Tout le monde a les nouveaux logiciels et les fichiers météo sont de plus en plus performants, d’où l’importance de la bonne maîtrise que doit en avoir le skipper. Pour le passage des portes, cela ressemble à la Barcelona World Race, L’Australie est très restrictive au niveau des portes, est sont placées très hautes, mais pour les premiers de la flotte il est peu probable qu’ils voient de glace.

Le bateau a connu quelques évolutions : un mat neuf, plus sophistiqué, plus raide et plus léger. La tête de quille a subi aussi un changement, Dominique a installé un roof en partie transparent donc le changement de voile se fait à l’abri. Dans l’ensemble il y a une fiabilisation de ce qui pouvait l’être. La fiabilisation des bateaux a rendu plus homogène l’ensemble de la flotte ; en détails : la pharmacie d’urgence, l’antenne passe coque, ces changements sont la leçon que l’on a tiré des principaux naufrages.

Il y a encore des réflexions sur le modèle économique qui reste trop cher, avec des bateaux vite obsolètes. La passion serait limitée par l’argent, à terme on peut imaginer que les gros sponsors seront les seuls à pouvoir participer à la course.

Pour ce qui est de sa préparation Dominique la décline en plusieurs étapes. Tout d’abord à la suite du changement d mât il a participé à la transat. Jacques Vabres dans le but d’arriver et de vérifier que la base est bonne.
Ensuite, fin avril début mai, il y a eu la préparation technique, tout un travail sur lui pour retrouver des habitudes de solitaire afin de se défaire des habitudes de navigations en duo avec sa femme Michelle qui assurait ses arrières dans les manœuvres. Il a fait de la musculation pour la préparation physique et travaillé avec un nutritionniste. L’objectif de sa préparation psychologique est d’être serein.
Pour ce qui est de ses repas, il y aura du lyophilisé entre-calés de plats plaisir et des pilules de la nutritionniste. Son alimentation sera davantage réglée en fonction de la manœuvre, selon ce qu’il doit faire il prendra tel ou tel aliment. Il a prévu 83 jours de nourriture – au vue du vent, il y a déjà une journée de perdue. L’attaché de presse le taquine concernant le poids embarqué : selon l’architecte, « c’est autant de temps perdu en mer ». Mais par sécurité, il faut savoir faire des concessions, comme les 15 litres de gasoil qu’il faut avoir pour la fin de la route : 5 heures d’autonomie sont demandés en cas d’accident.

Concernant les obligations de photos et de vidéo, le skipper a un avis assez critique car 20 000 euros d’amende si l’envoi est non respecté, c’est un peu dur. Dominique un peu gêné par le canevas trop rigide, il considère que l’incitation est un meilleur moteur que la répression.


Texte : Anne GIBAUD, Photo : Stéphane GIBAUD

Par 60openvendeeactive, le mercredi 07 novembre 2012 | Commentaires (0)

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