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rencontre avec Armel Cléa’ch - BANQUE POPULAIRE

C’est en régatier qu’Armel commence la conférence de presse : « la situation pour le départ : plus de vent que prévu, vent nord-ouest pour dégolfer, condition moins musclé qu’il y a 4 ans, de bonnes conditions pour démarrer le Vendée Globe. »



Le skipper est dans la peau d’un favori, et l’assume complètement, il dit lui-même qu’il a une ambition sportive importante, et se donne pour objectif de faire mieux que la dernière fois au niveau du rythme et de la navigation, pour lui gagner une place sera la cerise sur le gâteau. Il estime qu’il y a 12 bateaux qui peuvent prétendre au podium, « Dick, Riou, Gabart ont un bon potentiel pour gagner ».
Lorsqu’on lui demande si les 3 semaines aux Sables d’Olonne avant le départ ne lui paraissent pas trop longues il répond qu’il y a pas mal de sollicitation, le public très présent, il a pu aussi passer une bonne semaine à la maison, du coup ces 3 semaines passent vite. Il a tout de même hâte d’y aller. Mais comme la plupart des skippers il y est déjà : dans la tête, il prépare le scénario du départ, choisit ses voiles, pense à ses manœuvres, etc. Marcel travaille sur le logiciel, fait les dernières mises à jour. « En ce qui concerne la météo, nous travaillons avec le centre d’entrainement de Port-la-Forêt. Je partirai avec la dernière tendance, samedi matin. »
Le Banque populaire est l’un des seuls à ne pas avoir effectué de sortie lors des 3 semaines aux Sables. Le skipper s’explique en disant que l’objectif était d’arriver prêt aux sables, de façon à ne pas faire de sorties inutiles, « il n’y a pas eu besoin. » C’est aussi le moyen de prendre un peu de repos : « l’équipe a bien bossé cet été, puis il y a eu pas mal d’entraînements. » C’était l’occasion pour le skipper de quitter un peu le bateau avant d’y vivre durant 3 mois.
Comme il s’agit de son 2e départ pour le Vendée Globe, Armel considère que sa préparation est meilleure, il a su aller « plus facilement à l’essentiel. » L’expérience de l’équipe lui a permis de gagner du temps ; son expérience sur IMOCA et sa bonne connaissance de son bateau lui permettent de penser finir et peut être sur la marche la plus haute. Il y a 4 ans, son appréhension et la météo difficile avaient rendu le départ plus dur. Cette année, le départ ne sera pas « cool » mais plus serein, l’entrée en jeu sera probablement assez rapide.
Pour le départ, Armel trouve que quitter le ponton est assez émotionnant, il préfère dire au revoir à sa famille à l’appartement, « refermer la porte reste un moment difficile ». Il essaye d’être attentif au maximum, cela impose beaucoup d’humilité, c’est même impressionnant avec le public, les gens, la fierté d’être là pour les skippers, de l’émotion dans l’air. Il s’agit « d’une autre émotion à l’arrivée, ça prend plus aux tripes au départ. Grosses joies à l’arrivée. Une libération. Il n’y a rien de comparable sur d’autres courses », on dirait « un stade nautique. »
La nature d’Armel c’est de profiter passionnément de ce qu’il vit, sans trop partager, il en garde pour lui. Lorsque cela ne va pas, il ne va pas appeler pour se plaindre, au contraire, il va demander des nouvelles, comment cela va à terre. C’est sa façon de relativiser. Lui-même n’a pas vécu de choses dures il y a 4 ans, c’était plutôt les accidents des autres qui l’ont touchés : « on s’imagine plein de choses, ça arrive d’un coup ». C’est propre au Vendée Globe, « sur des autres courses, on ne le vit pas vraiment. » Avoir peur c’est être dépassé par ses émotions et le propre du marin, surtout en solitaire c’est de toujours anticiper. Il a eu de belles angoisses dans des zones d’orages, « on ne dort pas bien, ce sont des moments durs », il explique que ce sont des moments de stress durant lesquels il est toujours sur le qui-vive.
Il arrive à se détacher de la course afin de profiter d’un paysage, un coucher de soleil, une belle éclaircie ou un ciel étoilé. Lorsqu’il croise des animaux, un cargo cela fait une présence, ce sont quelques instants où l’on oublie la course. La lecture pour déconnecter, des émissions en podcast pour s’évader, s’endormir aussi.
Pour la géographie du départ, le skipper de Banque Populaire veut faire plus comme lors d’une transat ou une solitaire du figaro. La sortie du golf est assez dangereuse avec un rythme assez élevé. Les 3-4 jours après, le temps sera plus classique, plus général. « J’essaie de comprendre s’il y a des différences importantes » et l’analyse les choix des autres, surtout au niveau des voiles. Il ne va pas imposer son rythme, mais plutôt faire sa course. Les autres sont des bons repères peut être des surprises, mais rester dans ce qu’il a préparé. Il ne veut pas se mettre dans le rouge en 3 jours. Il vise une stratégie sur du long terme notamment avec le pot au noir.
Ce bateau acheté lui correspond, il est confiant sur les compétences de Michel Desjoyeaux. Beaucoup de navigation, plus de la fiabilisation que de véritables changements sont les principes qu’il a appliqué à sa préparation. « Mais il s’agissait d’une préparation normale du Vendée Globe ». Le bateau a été mis à sa main, chacun fait l’aménagement comme il veut. Banque Populaire est un team d’expérience, Armel est fier d’avoir été choisi pour un projet avec une équipe déjà en place. Il s’est adapté, a pris connaissance. Il consacre beaucoup de temps à la navigation mais laisse l’équipe organiser les préparations.
Après un Vendée Globe il faut du temps pour redevenir normal, déjà il y a une prolongation avec le sponsor - pas mal de sollicitation des médias. Il y a 4 ans, il lui a fallu un mois et demi pour reprendre la mer. Il assure qu’il faut savoir se poser et souffler. Il en garde surtout les bons moments. C’est beaucoup de sacrifices, beaucoup de préparation pour un événement majeur. Un vrai engagement.

Texte : Anne GIBAUD, Photo : Stéphane GIBAUD
Par 60openvendeeactive, le jeudi 08 novembre 2012 | Commentaires (0)

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